Le Japon, sous l’ère Meiji, s’ouvre au reste du monde. Pendant des millénaires, le pays avait gardé ses portes fermées, n’autorisant que quelques hollandais à commercer.
Mais face à la menace occidentale, en particulier américaine, les dirigeants nippons choisissent une solution pacifique en signant des traités commerciaux. Cette avancée marque le recul d’un pouvoir féodal et fait entrer le Japon dans une ère nouvelle, marquée par l’industrialisation et les avancées technologiques.
Cette ouverture au système occidental modernise le Japon. Et inversement, le reste du monde découvre une civilisation étonnante qui fascine, tant par ses traditions ancestrales que par son mode de vie et sa culture artistique.
Peu à peu, le Japon se dévoile à quelques initiés qui le découvrent à travers les aventuriers et collectionneurs qui rapportent en Occident estampes et objets, ainsi que de nombreuses photographies et peintures. Cette culture, quasiment inconnue, bouleverse les milieux artistiques. Les impressionnistes et les nabis sont fascinés par l’asymétrie des compositions, l’aplat de couleurs, les formes cernées de noir, les motifs traditionnels …
L’Extrême Orient est connu depuis le XVIIe siècle avec l’importation de porcelaine, principalement chinoises et des meubles laqués. Mais, ceci n’avait abouti qu’à un engouement pour les « chinoiseries », bien éloignée de la recherche artistique de la seconde moitié du XIXe siècle.
Cependant, cette découverte reste assez confidentielle et réservée à quelques élites cultivées. Il faut attendre la diffusion de la Manga d’Hokusaï et des estampes puis l’Exposition Universelle de 1867 pour que la France entière rencontre le Japon.
Les organisateurs nippons choisissent d’y présenter un pavillon dans lequel un habitat traditionnel est reconstitué, recontextualisant ainsi les objets déjà connus par certains. L’ensemble est empreint de sobriété à l’image de la société japonaise. Ils renouvellent cette expérience en 1900 en insistant plus sur l’art, ancien et contemporain.
Ces expositions sont largement couvertes par la presse, permettant au plus grand nombre de découvrir cette culture étonnante si différente de l’Occident et par ces différences, si fascinante.
Les Arts décoratifs, en particulier les arts du feu, s’empressent de proposer des objets inspirés des traditions artistiques japonaises. Cependant, ce ne sont plus les chinoiseries de l’Ancien Régime mais plutôt une production utilisant des références, motifs et techniques issus des modèles nippons, intégrées dans les recherches esthétiques des grands courants du début XXe siècle.
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